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LES « HAUTS FOURNEAUX »

métier consiste à les mettre tous au compte de l’adversaire.

— Aussi s’agit-il des Allemands, me dit Paron en souriant mélancoliquement de sa ruse. Il s’agit de leurs groupements belliqueux. Vous voyez qu’à la rigueur on pourrait s’y méprendre et que les raisons de souhaiter un conflit ne diffèrent guère d’un pays à l’autre…

Il ajouta deux commentaires.

— Sans doute vous étonnerez-vous de voir des Allemands réclamer une revanche. C’est qu’à leurs yeux, l’accord de 1911, qui régla la question marocaine, était une défaite — je cite le Livre Jaune — un déboire diplomatique, une humiliation nationale, une déconsidération européenne. Et pendant qu’on s’efforçait en France de rendre cet accord et ses auteurs impopulaires, le ministre qui l’avait conclu pour l’Allemagne, M. de Kiderlen, était l’homme le plus haï de son pays. D’ailleurs, il en est mort, en pleine force d’âge… Quant à l’impôt que les hobereaux voulaient éluder, fût-ce au prix d’une diversion sanglante, c’est l’impôt sur les successions, dont le principe fut voté en 1913 et qui rencontra en Allemagne les mêmes résistances farouches que l’impôt sur le revenu en France…

Paron me dit encore qu’il avait trouvé dans