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28 mai 1917.

Hier dimanche, le congrès socialiste a décidé, à la quasi-unanimité, l’envoi de délégués français à la conférence de Stockholm, qui doit réunir les représentants de tous les belligérants. Paron m’a conté cette grande séance. Deux députés qui rentrent de Russie, Cachin et Moulet, ont décidé du vote. Ils ont établi que la convocation à Stockholm venait des Russes et non pas des Allemands, comme le prétendait la presse orthodoxe, acharnée contre cette conférence. Ils ont montré que les délégués français pourraient utilement défendre leur pays contre l’accusation d’impérialisme et démasquer les arrière-pensées de conquêtes de leurs rivaux ; tandis que leur absence laisserait face à face les Russes et les Allemands. Majoritaires et minoritaires se sont unis aux cris de : « Vive Jaurès ! » Cette réconciliation n’était pas sans grandeur. Les socialistes de gouvernement sont eux-mêmes acquis à la conférence de Stockholm.

La foule qui stationnait devant l’Hôtel Moderne,