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jupe au genou, le sein nu, le bas transparent, la face peinte ; des alliés, l’Anglais musclé, l’Américain hardi, le Belge gras, le Portugais fatal, le Russe tout en bottes ; des rastaquouères boucanés ; des éphèbes en veston pincé, la gorge avantageuse ; et, roulant à travers cette foule faisandée, le soldat ivre, amputé, terrible, qui mendie un sou, une cigarette, et qui éructe : « La paix… la paix… »

Ganville, 7 août 1917.

Grosse agitation autour du referendum pour l’Alsace-Lorraine. Tous les socialistes belligérants paraissaient l’accepter, d’après leurs réponses écrites au questionnaire qui devait précéder la Conférence de Stockholm.

Mais les grands administrateurs de la guerre le repoussent de toutes leurs forces. Craignent-ils que ce referendum ne leur donne pas toute cette plus grande Alsace, Sarre comprise, toute cette terre promise par les accords secrets de février dernier ? Ils pavoisent leur convoitise, selon leur coutume. Leur presse joue sur les