Page:Michel Corday - La Houille Rouge, 1923.djvu/110

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ajoutant qu’il devrait bien appliquer cette méthode aux Allemands. Et une fois de plus, j’ai soulevé autour de moi la froide réprobation. On a tellement exalté dans les esprits la gloire militaire, une fureur cruelle, que nul ne veut plus entendre parler d’un adversaire réduit à merci par un investissement rigoureux. Seul compte l’exploit de sang, drapeau au vent, sabre au clair.

Les matelots américains visitent Paris. Ils ont envahi les terrasses des cafés, sur les boulevards. Audacieux et souriants, ils font des signes à toutes les passantes. Car ils arrivent évidemment convaincus qu’il suffit d’avancer la main, pour cueillir toutes les Françaises.

Granville, 14 juillet 1917.

Je lis ici un discours de distribution de prix, prononcé à Paris par Antonin Dubost, président du Sénat : « L’Allemagne nous verse le pernicieux poison du pacifisme prématuré, qui marquerait l’irrémédiable défaite de la France. » Et dix lignes plus loin : « Cette manœuvre de l’en-