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Cependant, l’Assemblée de résistance s’efforçait d’étendre son action. Elle envoyait en tous sens des proclamations enflammées, en bouquet d’artifice. Elle en adressait aux habitants du Calvados, aux départements voisins, à la France entière. Tous ces manifestes promettaient de délivrer la Convention dans un grand élan fraternel vers les Parisiens, et jetaient inlassablement l’anathème aux maratistes et à Marat.

De leur côté, les proscrits travaillaient. En moins d’un mois, ils lancèrent de Caen neuf brochures. S’ils ne prononçaient pas de discours en plein vent, ils secondaient discrètement l’Assemblée de résistance. Dès le 18 juin, Barbaroux avait adressé à ses concitoyens marseillais un ardent manifeste : « Français, marchez sur Paris non pour battre les Parisiens, mais pour les délivrer, pour protéger l’unité de la République indivisible ! Marchez sur Paris non pour dissoudre la Convention nationale, mais pour assurer sa liberté !… Marchez sur Paris pour que les assassins soient