Page:Michel Corday - Charlotte Corday, 1929.djvu/59

Cette page a été validée par deux contributeurs.

révolution est dans le gouvernement, dans la Convention nationale. C’est là qu’il faut frapper ! Allons, républicains, armons-nous !… »

Cette fois encore, imperturbable, obstiné, Marat tient tête. Il approuve, il contresigne, lorsque le girondin Guadet lit à la tribune l’appel à l’insurrection lancé par les Jacobins : « Oui. C’est vrai. C’est mon opinion. »

Mais son sang-froid même exaspère l’indignation de l’assemblée. Pétion, si pondéré d’ordinaire, s’emporte contre « le vil scélérat qui a prêché le despotisme », contre ces sortes d’hommes qui crient sans cesse au peuple de se lever. Et quand le peuple sera debout, qu’aura-t-il donc à renverser, qu’aura-t-il donc encore à égorger ?

Boyer-Fonfrède demande à la Convention de bannir de son sein « ce génie malfaisant, cet artisan de crimes, de calomnies, de troubles, de discordes, de haines ». Buzot est plus véhément encore : « Les départements béniront le jour où vous aurez délivré l’espèce humaine d’un homme qui la déshonore, qui a dégradé la morale publique, dont l’âme est toute calomnie et la vie entière un tissu de crimes. »

Cette fois, Marat renonce à toute mise en