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un énergumène, un grotesque. Après les massacres des prisons, il lui apparaissait pour la première fois tragique.

Désormais, elle est tombée en arrêt. Son attention se concentre sur lui. Elle va le guetter, le suivre sur la scène politique, tandis que continue de se dérouler le grand drame révolutionnaire.

Très vite, l’événement lui apporte une preuve nouvelle de la responsabilité de Marat. Le publiciste, l’orateur de club, le commissaire à la Commune, vient d’être élu député à la Convention. Le 21 septembre 92, la nouvelle Assemblée a proclamé la République. Et, dès le 25, elle se tourne tout entière, poings brandis, contre « l’ami du peuple ». Un député l’accuse d’avoir provoqué les massacres, d’aspirer à la dictature. Robespierre et Danton eux-mêmes le désavouent. Il monte à la tribune : « J’ai dans cette assemblée un grand nombre d’ennemis personnels. » Un cri jaillit, unanime : « Tous ! Tous ! » Imperturbable, il veut poursuivre. Debout, les députés l’accablent d’invectives : « À bas de la