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de mourir. Un tambour-major, nommé Briant, lui taillada le visage à coups de sabre. D’autres lui coupèrent la tête et la promenèrent dans la ville au bout d’un bâton.

Les massacres de septembre, dont l’assassinat de Bayeux n’était qu’un sanglant reflet, avaient inspiré à Charlotte une horreur désespérée.

Certes, plusieurs de ses amis, enfermés au Château le 5 novembre puis transférés dans des prisons de Paris, avaient dû périr dans l’ignoble boucherie. Mais elle ne s’arrêtait pas à ces alarmes personnelles. Elle souffrait de voir sur la Révolution cette énorme tache de sang. Charlotte en éprouvait autant de dégoût que si elle avait été elle-même éclaboussée de cette souillure.

Or, un homme, à ses yeux, avait communiqué ce délire, déchaîné cette bestiale fureur. Un homme avait conseillé l’égorgement, fanatisé les masses ignorantes. Un homme avait lâché la meute et désigné les victimes. Il s’appelait Marat.

Elle le savait. Quelques jours avant les mas-