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Sentant le péril plus vivement que tout autre, il revendiquait le droit de jeter l’alarme : « Prêt à descendre dans la nuit du tombeau, prêt à quitter cette famille immense dont j’ai ardemment désiré le bonheur, que vois-je autour de moi ? Des troubles religieux, des dissensions civiles, un gouvernement esclave de la tyrannie populaire… »

Il dénonçait la domination des clubs, ces écrivains « qui profanent le nom de patriotes ». Il évoquait les empires « qui ont péri par l’anarchie ». Et il achevait sur ce suprême conseil : « Il est temps de nous rendre la confiance et la paix ».

Que de fois la jeune fille devait méditer sur cette adjuration solennelle. Ainsi, le dernier des Encyclopédistes, l’un de ceux qui avaient préparé, enfanté la Révolution, tremblait pour elle. Il la voyait menacée, compromise par ses excès mêmes. Il donnait l’alerte. Il réclamait la Paix.