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Charlotte avait d’autres informateurs. D’abord, à son retour à Caen, elle avait retrouvé Gustave Doulcet. Fidèle à ses doctrines, il avançait droit et vite. Depuis l’année précédente, où la Constituante avait partagé la France en départements, il présidait l’administration du Calvados.

Mais elle rencontrait plus assidûment un autre jeune homme du même âge que Gustave Doulcet, dévoué comme lui aux idées nouvelles, Hippolyte Bougon-Longrais. Cultivé, spirituel, actif, ambitieux, conscient de son mérite, il était secrétaire général du Calvados. De taille moyenne, il avait les cheveux très blonds, les yeux bleus, le nez aquilin, les manières fines. Il corrigeait par un maintien grave son aspect juvénile. Son éloquence était sa grande séduction. Il s’exprimait avec une extrême facilité, d’une voix chaude et sonore.

Il communiquait à la jeune fille des journaux et de ces innombrables brochures dont usaient les partis pour répandre leurs opinions et combattre leurs adversaires. Tous deux discutaient, s’écrivaient même, sur des sujets