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Evrard ayant captivé mon cœur dont elle a reçu l’hommage, je lui laisse pour gage de ma foi, pendant le voyage que je vais faire à Londres, l’engagement sacré de lui donner ma main immédiatement après mon retour ; si toute ma tendresse ne lui suffisait pas pour garant de ma fidélité, que l’oubli de cet engagement me couvre d’infamie.

À Paris, le 1er  janvier 1792.

Jean-Paul Marat,
l’Ami du Peuple.

Cependant, elle passait pour sa sœur dans leur entourage. Ainsi le commissionnaire Laurent Bas, dans ses interrogatoires, ses déclarations, ses récits, parle toujours de « la sœur ». Après le drame, elle devint « la veuve Marat ». Un des frères, les deux sœurs de Marat, tinrent même à reconnaître publiquement cette union, à marquer leur gratitude à la jeune femme. Ils communiquèrent au Journal de la Montagne cette déclaration qui parut le 26 août 93 : « Quoique déjà convaincus des importants services rendus par la citoyenne Evrard au citoyen Marat, son époux, nous avons cru nécessaire, pour donner à cet acte toute l’authenticité qu’exige notre reconnais-