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cieusement de la Paix depuis deux jours… Le bonheur de mon pays fait le mien. »

Dans la soirée de ce même lundi, elle adressa une nouvelle supplique au Comité de Sûreté générale. Elle voudrait qu’un peintre en miniature fît son portrait, afin de le laisser à sa famille et à ses amis politiques. Et, toujours offensée dans sa pudeur, elle insiste « pour qu’on la laisse dormir seule. » Voici cette lettre :

« Citoyens composant le Comité de Sûreté générale,

« Puisque j’ai encore quelques instants à vivre, pourrais-je espérer, Citoyens, que vous me permettrez de me faire peindre ? Je voudrais laisser cette marque de mon souvenir à mes amis ; d’ailleurs comme on chérit l’image des bons citoyens, la curiosité fait quelquefois rechercher celle des grands criminels, ce qui sert à perpétuer l’horreur de leurs crimes. Si vous daignez faire attention à ma demande, je vous prie de m’envoyer demain un peintre en miniature. Je vous renouvelle celle de me