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Charlotte ne jouit pas de cet avantage. Deux gendarmes la gardaient à vue. Pendant la nuit, ce voisinage lui était extrêmement pénible. Elle s’en plaignit au Comité de Sûreté générale, par une lettre qui resta sans effet.

Pendant sa première journée, celle du dimanche 14 juillet, elle dut d’abord réparer sa robe, lacérée au moment de son arrestation. Elle n’avait pas d’effets de rechange. Tous ses vêtements avaient été saisis, puis envoyés au département de police, à la suite d’une perquisition opérée la veille au soir à l’Hôtel de la Providence.

Malgré son dénûment, une fois encore sa coquetterie s’éveilla. Elle voulut comparaître devant le Tribunal révolutionnaire en bonnet normand. Elle le jugeait plus seyant que son chapeau à cocarde, d’ailleurs fort éprouvé dans la mêlée. Elle résolut donc de se confectionner elle-même une coiffure. Elle était experte à cette besogne et les époux Lavacquerie lui fournirent les moyens de la mener à bien.

Le lundi 15, elle tint sa promesse d’écrire à Barbaroux le détail de son voyage. Sa lettre