LA MISÉRE 443 « Mon grand chien vert. >> « Ta pauvre perruche est en cage… » « Toi qu’as du crédit plus que des pépettes, ne pourrais-tu faire pour moi ce « que peut le dernier des marlous pour la plùs fêlée de ses marmités ? >> << Je veux dire me faire donner de l’air ? » « J’étouffe ici. » « Viens me voir, ça ne te compromettra pas. Car, tu sais (ouvre l’œil), je vas « < me convertir… sans blague. Toi qui travailles dans l’eau bénite, tu pourras te << faire honneur de ça, un jour ou l’autre. » « Je t’entends déjà dire aux gens de ton monde, avec ta voix de sucre candi. « Pauvre pécheresse, je l’ai enfin amenée à Dieu ! » > On ne saura jamais par quel chemin… >> « T’annonceras ça dans le cŒEUR ENFLAMMÉ ? Une belle petite tartine pour faire
- savoir que le Seigneur compte une épouse de plus, parmi les filles de la terre. »
« Pas dégoûté, ce pauv’Bon Dieu ! Vrai, y reste plus que la pelure su’ma car « casse. >> « Enfin, il paraît que ça fait rien et la sœur… chose dit que là-haut on n’y « regarde pas de si près. Je veux bien le croire, mais c’est égal, le temps me dure « < d’aller y voir. » « J’en ai assez de cette pourriture de vie. » « Enfin, faut de la patience, c’est le commencement de la fin, au moins à ce « que je crois. » > « Ça m’embête bien de te quitter, mais puisque tu travailles au recrutement « < du personnel du paradis, nous nous reverrons. Pas vrai ? » << Sais-tu, mon grand chien vert, que j’ai une toquade ? Vrai, je n’en dors plus : » << Je voudrais mourir dans un lit honnête. » « < Le premier venu, dans un hôpital ferait mon affaire. » « < Plutôt que de crever à l’Oursine, je me passe la fantaisie d’une cravate de « chanvre. Et, par ainsi, tu entends, je deviens pour l’éternité, la concubine du « diable. >> « Oui ! me faire mourir dans un de ces lits, où meurent les braves ouvrières, << tu dois être assez puissant pour me donner cette satisfaction. Tu me dois bien « ça, gros chéri. » > << Dis donc, est-ce que c’est vrai : celle qui t’apporte ma lettre assure que pour << me faire entrer quelque part, tu dois savoir mes noms et prénoms. Ça me fait Tu sais, je t’en ai parlé souvent — si tu ne peux pas faire autrement que de me nommer, << voilà : » « < un peu de peine de les dire, à cause de mon frère, le maître d’école. “
« Je m’appelle Lize Maria LÉON-PAUL. Je suis de Saint-Cyrgue, arrondisse* ment d’Issoire, Puy-de-Dôme. » « Tu sais mon âge, je ne l’ai jamais caché, car il y a longtemps que je me fiche << de tout. >> « Adieu chéri, je compte sur toi. » > << Ton OLYMPE. >>