Page:Michel - La misère.pdf/382

Cette page n’a pas encore été corrigée
382
LA MISÈRE

382

« ses opinions ultramontaines. La mort du citoyen Madozet est d’autant plus « regrettable, que la tentative de socialisme faite par lui sur les bords de l’Allier « retombe aux mains des privilégiés de nouveau, Saint-Bernard est à son « ancien seigneur. Des gens, qui se prétendent bien informés, ajoutent même

  • que le meurtrier aurait eu l’audace de joindre ses capitaux à ceux de son cou « <

sin pour l’achat des usines de notre malheureux ami. » 5 La candidature de notre cher martyr sera remplacée par celle de Montavoine, un de ses amis les plus chers, héritier de ses principes et de son « dévouement, un de ces hommes modestes, un de ces ouvriers du présent et de « l’avenir qui savent cacher leurs qualités, mais dont le mérite et les vertus républicaines se recommandent au suffrage universel qui doit mettre au grand « jour le génie populaire. » (( « Et plus loin on lisait encore : « Le lâche P. A…, que tous les partis ont rejeté, obligé de donner sa démis* sion d’expéditionnaire à la sous-préfecture d’Issoire, cassé de ses fonctions de « président du club, qu’il déshonorait par sa tyrannie, en comprimant la libre « manifestation de la pensée des citoyens, va désormais vivre de son pinceau.

  • Personne ne doutera plus de la défection de ce faux-frère, quand on saura que

« c’est chez le chevalier de Pont-Estrade, dans une de ses terres de la Touraine, « que M. P. A…, sous prétexte de tableaux à restaurer, s’est retiré avec sa « femme et sa belle-sœur. » « La main tâchée de sang paie la trahison !  !  ! » REPRISE DE LA MISEÈRE L LA CHASSE AUX MILLIONS Mlle de Méria était furieuse. La fin manquait, c’est-à-dire la conclusion. Que lui apprenait cette niaise tentative de socialisme, si bêtement avortée ? Cela ne lui disait rien sur le vrai caractère de M. de Saint-Cyrgue. Heureusement, elle en savait là-dessus plus que le maître d’école. Celle qui était désignée dans le manuscrit sous le nom de Mme de la Plagne, la chanoinesse de Vilsort, était venue voir l’institutrice et, contre une promesse formelle d’un tant pour cent sur la succession, lui avait donné les plus précieux renseignements. Elle lui avait appris que le vieux richard, après la mort du marquis et de la marquise de Bergonne, s’était chargé de leur fils, qu’il l’avait