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— N’y a-t-il pas d’étrangers ici ? demanda l’officier au concierge.

— Oui, dit celui-ci respectueusement, mon officier, il y a les vieux Polonais du 5e.

— Des Polonais ! ils sont avec Dombwroski. Montez devant.

Le concierge obéit.

L’officier frappe, l’oncle se précipite, mais ce n’est pas son neveu.

— Vous faisiez des signaux, dit l’officier en montant les deux bougies qu’ils avaient allumées en réjouissance. Vous faites partie des bandits de la Commune : ils sont tous Polonais là-dedans ! En bas, et plus vite que ça. Les vieux croyaient à une plaisanterie.

— Où est la troisième personne que vous cachez ici ? il y a trois tasses ?

Ils essaient une explication qui est prise pour une moquerie, et les voilà poussés dans l’escalier, traités de vieilles canailles et fusillés non loin de là.

Comme leur auréole ne les faisait pas suffisamment reconnaître, les braves soldats, firent comme disait Versailles dans la rage du combat, ce que le lendemain ils n’eussent pas fait de sang-froid. Le neveu apprit trop tard la méprise.

Malgré la souricière établie dans la maison, les deux autres locataires échappèrent momentanément.

Le journal le Globe raconta ce qui fut reproduit par plusieurs autres : « qu’un membre de l’assemblée nationale étant allé voir les quelques centaines de femmes déjà prisonnières à Versailles, y reconnut une de ses meilleures amies, femme du grand monde qui avait été prise dans une rafle à Paris et qui était comme les autres venue à pied à Versailles.

» D’autres, quoiqu’ils eussent dénoncé, ne paraissant pas présenter assez de garanties, étaient fusillés avec ceux qu’ils désignaient. »