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ce que ses questions restassent sans réponse, elle ne se découragea pas et repris en criant plus fort :

« Pourquoi que tu ne me réponds pas ? si ça s’achète, je veux que tu me fasses princesse pour ma fête. Dis, papa, tu m’as bien acheté les diamants de ma grand’mère ; tu sais que tu disais : « il faut que ça paraisse vieux ! »

Le marquis et sa femme devenaient fous !

Il y avait encore huit jours et c’était le premier !

On eut tout à fait pitié d’eux et quelqu’un trouva moyen d’insinuer, pour faire cesser les importunités d’Euphrosine qu’on voyait du jardin tous les paysans du village revenir de la foire, ce qui était fort curieux à cause de la variété de marchandises qu’ils ramenaient avec eux.

Rose et les deux petites filles entraînèrent Euphrosine.

Là, on voulut lui faire comprendre que ses parents devaient avoir une raison pour ne pas lui répondre, et qu’il fallait les laisser tranquilles et que, du reste, il était impossible de lui acheter un titre de princesse. Mais nul raisonnement n’eut d’empire sur elle, il fallut changer, par surprise, le cours de ses idées en lui faisant admirer la course folle du grand Mathieu, qui, voulant conduire son porc par une corde attachée la patte, se trouvait plutôt entraîné lui-même.

Heureusement, pour ses parents, Euphrosine fut distraite.

Quand les jeunes filles revinrent au salon, Mesdames de Bêtenville, de Pouffard et de la Truffardière jouaient aux jeux innocents.

Tous les messieurs étaient à la chasse.