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À bord du Loiret, le 10 juin.

LE PRÉSIDENT DE LA GRÈCE.

J’ai prié M. Rouan de me présenter au président de la Grèce, le comte Capo-Distrias. Il faut que je vous fasse le récit de ma présentation, qui a eu lieu hier ; je ne négligerai aucun détail. Après avoir traversé une rue solitaire dont je ne sais pas le nom (la plupart des rues de Naupli n’ont point de nom), nous sommes entrés dans une maison qui n’a aucune apparence extérieure, je ne me souviens pas même d’avoir vu une sentinelle à la porte. Nous avons passé par un vestibule étroit et obscur, et, montant par un escalier de bois, nous sommes arrivés dans une antichambre où il n’y avait personne. Une si grande simplicité me rappelait quelque chose des antiques vertus de la Grèce, et, si vous aviez été là, vous auriez pu croire que j’allais faire une visite à Phocion ou à quelque philosophe du Portique. Le président nous a reçus dans une