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sommes descendus sur un quai pavé et assez bien entretenu. La ville est divisée en deux parties, la ville basse et la ville haute, séparées l’une de l’autre par un rempart ; il faut marcher quinze à vingt minutes pour aller de la ville basse à la citadelle de Palamède. Les murailles de la cité portent encore çà et là des traces du séjour des Vénitiens. Les Turcs, qui ont occupé la ville jusqu’aux derniers temps, n’y ont laissé que des fontaines, sur lesquelles on lit encore des passages du Coran. Quelques rues sont pavées à moitié ; d’autres ne le sont pas du tout. Le premier étage des maisons s’avance de deux ou trois pieds sur la rue : ce qui nuit à la perspective autant qu’à la salubrité. On a construit depuis peu quelques maisons a l’italienne et à la française ; ces édifices sont plutôt une bigarrure qu’ils ne sont un ornement ou une amélioration. On n’a pris aucune mesure pour l’écoulement des immondices ; il s’échappe, de tous les quartiers et surtout des égouts, des exhalaisons infectes. La partie misérable de la population est entassée dans des cabanes (calives) qui encombrent plusieurs quartiers. On a proposé, des plans pour assainir la cité ; mais, dans un pays rempli de factions, on a bien autre chose à faire qu’à se préserver de la peste, et des épidémies.

Il en coûte plus cher à Naupli, pour se loger commodément, qu’il n’en coûterait dans les quartiers les plus fréquentés de Paris. Comme cette ville