Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 1.djvu/465

Cette page n’a pas encore été corrigée

honneurs divins, dut faire de merveilleux progrès. Les premiers et les plus grands médecins après Esculape, dont l’histoire nous ait transmis les noms, tels que le centaure Chiron, Galien, Hippocrate ; avaient pris naissance sur les frontières de l’Asie, ou dans les îles de la mer Egée ; ces noms illustres, qui retentissent encore dans notre Europe, sont tombés en Orient dans un entier oubli, et le dieu de la médecine a perdu là a fois ses temples, ses adorateurs, et ses disciples. Les Turcs, lorsqu’ils sont malades, vont demander leur guérison à des Santons ensevelis dans le voisinage, les Grecs à des images de la Vierge, à des fontaines réputées saintes, ou à des pierres comme la fameuse pierre de Sigée ; les exorcismes des papas, des amulettes et des reliques portées sous un turbin ou sous un tolpach, des prières adressées au prophète de la Mecque pu à la panagia, tels sont leurs remèdes et leurs préservatifs ordinaires. Quand les maladies se multiplient, et résistent à tous ces moyens curatifs, il n’est pas étonnant que le peuple dans son ignorance s’adresse, aux étrangers et surtout aux Francs, qui sont tous à ses yeux des médecins pour les musulmans, le salut de l’âme vient de la Mecque, et la médecine, qui est le salut du corps, vient de l’Occident.

Nous sommes devenus tout à coup l’espérance de ceux qui souffraient ; toutes les infirmités humaines, toutes les maladies nous sont arrivées à la file ;