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caveau, dans lequel on peut pénétrer par une ouverture latérale. M. de Choiseul n’avait pu reconnaître le fond de ce caveau parce que des terres y étaient amoncelées. Depuis quelque temps, de nouveaux éboulemens ont encombré l’intérieur du sépulcre ; des pierres éparses sur le sommet du monticule sont les derniers restes du temple d’Ajax. Toutefois, nous pouvons dire que le monument du cap Rhétée est encore ce qu’il était au temps du siège de Troie, un prodigieux monceau de terre ; quoiqu’il ait perdu les précieuses dépouilles qu’on lui avait confiées, il n’en garde pas moins le nom d’Ajax, qui lui est donné non-seulement par les voyageurs, mais encore par les Grecs du pays, qui l’appellent Aïan-Tafos, et par les Turcs, qui le nomment Aïan-Tépé.

Après avoir visité les tombeaux d’Ajax et d’Achille, notre dernière promenade nous a conduits au village de Sigée. Ce village se nomme maintenant Yenicher, qui veut dire nouvelle ville, et non point la ville des janissaires, comme on le croit communément. Homère ne parle point du cap Sigée, qui n’avait point encore de nom au temps de la guerre de Troie ; la ville de Sigée, fondée par les Lesbiens, et bâtie avec les ruines de la vieille Ilion, devint dans la suite une colonie d’Athènes ; au milieu des révolutions qui changèrent si souvent ce pays, elle eut le sort d’Ilium recens et de plusieurs autres cités de la Troade. Au temps de