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nuit, le cheval de bois vomit des bataillons armés ; la. cité, qui s’était endormie au milieu des fêtes, se réveille tout à coup au bruit des temples études palais qui croulent, des cris des vainqueurs études victimes, aux gémissemens des enfans et des vieillards. Quelques épées troyennes brillent çà et là à travers les troupes ennemies, mais toute défense est vaine et le désespoir se consume en effort impuissans. Voyez la malheureuse Cassandre qu’on entraîne loin des autels de Minerve, ses beaux cheveux flottent épars sur cette terre ensanglantée, et ne pouvant tendre vers le ciel des bras chargés de chaînes, elle implore de ses regards l’appui des dieux amis de Troie. Et qu’est devenue cette Hélène, l’auteur de tous les maux ? Le fils d’Anchise vient de l’apercevoir cachée et silencieuse dans le temple de Vesta.

Je vous montrais tout à l’heure, cette tour menaçante, turrim in precipiti stantem, dont les fondemens touchaient au lit du Simoïs et dont le faîte se perdait dans la nue. L’horrible fracas qui vient frapper notre oreille, c’est la chute de cette tour livrée aux soldats d’Ulysse et de Pyrrhus ; ainsi tombée, elle laisse à découvert le palais de Priam, et nous ne voyons plus dans la royale enceinte que les pâles alarmes et le mortel désespoir.

Peut être voudrez vous savoir quel a été le sort du vieux roi dans ce grand désastre


Forsitan et Priami fuerint quæ fata requiras.