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t’a nourri ; pour me payer des soins de ma tendresse, écoute ma prière, et conserve ta vie si chère aux Troyens. » C’est ainsi qu’Hécube et Priam s’efforçaient de fléchir par leurs larmes et leurs supplications le courage du malheureux Hector ; le héros de Troie demeure inflexible, et rien ne peut ébranler sa résolution de combattre l’invincible fils de Pelée. Son bouclier est appuyé au pied d’une tour qui avance hors de la muraille, et son esprit s’abandonne aux plus sombres pensées. Cependant le guerrier, effroi d’Ilion, s’avance a grands pas ; le voilà devant les portes Scées, tout brillant du feu de ses armes, qui jette un éclat aussi vif que celui d’un incendie ; Hector s’éloigne des remparts, et court dans la plaine ; Achille le poursuit avec la rapidité de l’épervier qui fond sur une colombe. Du lieu où nous sommes assis, nous pouvons suivre les deux guerriers dans leur course rapide ; les voilà qui reviennent par la grande route de Troie ; il sont laissé à leur droite la colline des figuiers sauvages ; ils s’arrêtent près des sources du Scamandre. Les deux combattans s’approchent et s’évitent tour à tour ; lorsqu’Hector veut s’approcher des murailles, Achille le devance, il le ramène dans la plaine, et fait signe à ses soldats de ne pas tirer sur son adversaire, car il craint de perdre l’honneur de la victoire. Pour la quatrième fois, les combattans sont revenus aux sources du Xante ; alors Jupiter, prenant ses balances d’or, met dans les deux bassins