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devenu comme un nouvel Olympe pendant toute la durée du siège de Troie. Je remettrai sous vos yeux l’extrait de tout ce que j’ai pu recueillir, et les souvenirs de mes lectures viendront se mêler à mon reçit que je veux rendre aussi complet qu’on peut le faire dans une lettre écrite à la hâte et parmi les fatigues et les embarras d’un long voyage.

Il n’y a guères que les savans qui donnent au fleuve venu du Cotylus le nom de Simoïs : on ne le connaît ici que sous le nom moins poétique de Mendère. Ce n’est, à proprement parler, qu’un ruisseau, au moins pendant la plus grande partie de l’année ; mais il devient en hiver un torrent impétueux qui franchit ses rivages et inonde les plaines voisines. Son lit, profond et vaseux, ses bords élevés permettent à peine qu’on le traverse à cheval, même pendant la belle saison. Une riche végétation couvre ses rives et les petites îles que forme son courant ; une ligne de verdure, qui serpente à travers la plaine qu’il arrose, marque son cours depuis l’Acropolis jusqu’à son embouchure sous les murs de Kounkalé. De petits poissons, semblables aux goujons de nos rivières, y cherchent les lieux où l’eau abonde. On y trouve beaucoup de tortues d’une belle grosseur, qui les unes se traînent sur le rivage, et les autres grimpent jusqu’aux branches des saules ou des platanes pour retomber ensuite au moindre bruit. On voit çà et là sur les sables du fleuve des écailles de tortues vides dont les ta-