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s’asseyaient sur les hauteurs de Callicolone pour voir les combats des Troyens et des Grecs, tandis que les dieux, amis de la Grèce, étaient assis sur les rochers nus qui bordent la mer Egée. Ainsi, l’Olympe assistait à la guerre de Troie comme le peuple des anciennes cités assistait aux jeux du Cirque. Ce spectacle dura dix ans ; et les dieux, si on en juge par l’Iliade ne paraissaient point s’ennuyer à d’aussi longs combats, tant étaient vives et ardentes les passions qui animaient les acteurs et les spectateurs.

Les avis sont aussi partagés sur le tombeau d’Œsiétès, que plusieurs auteurs ont placé de l’autre côté du Scamandre. J’adopte volontiers l’opinion de M. de Choiseul, qui le place près de la nouvelle Ilion. Du haut du Tumulus qui s’offre à nos regards, Polytès, envoyé par les Troyens pour épier les mouvemens des Grecs, pouvait voir facilement, et sans être vu, tout ce qui se passait à l’embouchure du Simoïs. Le Vieux Calafatli, village bâti sur les hauteurs d’Ilium-recens, et le village de Tchiblack, situé à l’extrémité septentrionale de ces collines, sont entourés d’antiques débris. On a cru reconnaître au milieu des ruines dispersées autour de Tchiblak les fondations de la citadelle d’Ilion, et des restes de murailles bâties au temps de Lisimaque. Ces ruines de plusieurs époques se trouvent éparses dans des champs cultivés, et les épis jaunes de la moisson et le pampre des vignes dérobaient ces vieux restes à