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beau d’Ajax et la petite rivière d’Halileli, que des voyageurs ont pris à tort pour le Timbrius. Le cimetière commun des soldats d’Agamemnon a d’abord frappé notre attention ; et le cimetière actuel du village de Koun-Keui nous a montré, tout près de là, des ruines grecques parmi des sépultures turques. Nous avons laissé au nord la belle vallée de Thoumbrek, qu’il ne faut pas confondre avec là vallée de Thimbré, et, au midi, le Simoïs qui se rapprochait de nous par une de ses sinuosités. Continuant notre marche du côté de l’est, nous avons atteint les hauteurs sur lesquelles fut bâtie la nouvelle Ilion (Ilium recens). Du haut de ces collines, on voit, à l’orient, le tumulus qu’on appelle le tombeau d’Œsiétès, au nord, le village élevé de Tchiblack ; plus loin une colline qu’on croit être le Callicone, ou la belle colline d’Homère. Tous ces lieux se trouvent exactement indiqués dans la carte de M. de Choiseul ; et, cette carte à la main, vous n’aurez pas de peine à nous suivre dans notre promenade jusqu’à l’Acropolis de Troie.

Les voyageurs ne s’accordent point entre eux sur la véritable position de la belle colline d’Homère. Celle qui se présente ici devant nous répond à la description qu’on en trouve dans l’Iliade. Sa forme élégante et la verdure qui la couvre encore dans la saison brûlante où nous sommes nous l’ont fait juger digne d’avoir servi de siège aux habitans de l’Olympe. Vous savez que les dieux, amis de Troie,