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des profanations moins honorables ; il a dû fournir des pierres à des villages voisins, et la cupidité n’a pu manquer d’y venir chercher de l’or ; mais ce n’est pas une raison pour le dépouiller de sa véritable gloire. M. de Choiseul et le docteur Clarke contestent à ce tumulus. l’honneur d’avoir renfermé les cendres d’Hector ; ces deux voyageurs prétendent que l’infortuné rival d’Achille fut enseveli hors de l’Acropolis et même hors de la ville d’Ilion ; je ne puis partager leur avis par deux raisons ; la première, c’est que le tumulus dont il est question répond tout à fait à ce qu’Homère en a dit ; la seconde, c’est que je ne puis croire que les Troyens aient exposé les restes d’Hector aux outrages des Grecs, en leur donnant une sépulture hors de la cité. Nous lisons dans l’Iliade qu’on avait mis partout des gardes pour que la cérémonie funéraire ne fût point troublée par la présence de l’ennemi ; cette cérémonie devait donc être célébrée dans l’intérieur des murailles. Comment imaginer d’ailleurs que le vieux Priam, qui venait de braver la colère d’Achille et de prodiguer tous ses trésors pour racheter le corps de son fils, eût permis qu’on ensevelît d’aussi précieuses dépouilles loin de son palais et de sa capitale ?

Après le tombeau d’Hector vient un autre tumulus qu’on appelle le tombeau de Priam ; je n’ai pas la même confiance dans l’authencité de celui-ci. L’antiquité ne nous apprend rien à ce sujet, et