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appartenir, à d’anciennes ruines. Il est probable qu’on pourrait découvrir aussi de précieux débris dans l’intérieur de la mosquée, mais les étrangers ne peuvent y pénétrer. En visitant les ruines de l’Orient, on a souvent à gémir sur cette difficulté d’entrer dans les mosquées. Que d’inscriptions, que de trésors de l’antiquité, restent ignorés, et ensevelis dans ces sanctuaires qui ne s’ouvrent qu’à la superstition et à la barbarie jalouse des Musulmans.

Au-dessus du cimetière et du village, on aperçoit une hauteur couverte de ruines. Nous y avons trouvé des escaliers de marbre blanc et des pans de murailles encore debout. C’est là ce que notre interprète grec appelle e château des Génois. D’autres disent que cette vieille masure fut autrefois la demeure d’un aga. Il a bien fallu nous contenter de cette explication, toute simple qu’elle est. D’ici à quelques siècles, les savans verront peut-être dans le château des Génois ou dans la maison de l’aga, les nobles vestiges de la magnificence de Priam.

Autour de ces masures, sont gisantes à terre des colonnes de granit qui n’appartiennent pas à des temps très-anciens, et qui m’ont paru avoir été apportées là de quelques villes bâties et ruinées après la destruction de Troie. C’est un spectacle curieux que ce mélange et cette confusion de ruines de tous les âges, mêlées ensemble et venues de plusieurs lieux différens. Les plaines de Troie ont vu dans des siècles divers plusieurs villes tomber et