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ruines changeait sans cesse. Le premier avait laisse des monumens que le temps n’avait pas trop frappés, le second en retrouvait à peine des traces ; l’un avait découvert des statues ou des inscriptions, un autre revenait et cherchait en vain les inscriptions et les statues. Pour donner à mon récit quelque chose de plus complet, je dois vous rappeler les principaux voyageurs qui ont visité Alexandria Troas ; cette récapitulation rapide sera elle même comme une histoire de ces ruines.

Vous connaissez Pierre Belon du Mans, un des premiers voyageurs qui ait exploré les rives de la Troade ; il parcourut, en 1554, les restes d’Alexandrie qu’il croyait être l’ancienne Troie. Les murailles de la cité étaient encore debout, et Belon nous apprend qu’il lui fallut quatre heures pour en faire le tour. Frappé des grands débris qu’il avait sous les yeux, le voyageur du Mans s’écrie que ces ruines sont si admirables à regarder, que bonnement on ne pourrait exprimer leur grandeur sinon par beaucoup de langage. Belon trouva des statues colossales couchées sur la terre, des églises, des croix en bas-relief, des portes entières, plusieurs édifices conservés, entr’autres deux grands monumens au sud-est de la ville ; sur un de ces monumens on lisait Julio, sur l’autre magistratus. Pierre Belon ne parle pas de l’aqueduc ; il crut voir le Simoïs et le Scamandre dans deux petits ruisseaux qui coulent dans la vallée, à l’orient d’Alexandrie ; il s’étonne