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sont les vestiges d’un temple qui a perdu son dieu, et qui resté livré au génie de la destruction. Les murailles de la ville ont croulé sous le marteau des Turcs et sont descendues presque au niveau du sol ; on en trouve pourtant assez de traces pour qu’on puisse suivre ces murs dans leur circonférence, qui a été évaluée à 5, 8oo toises ; ce qui prouve qu’Alexandrie dut être une vaste cité. Au sud-ouest des Thermes, du côté de la mer, tous les voyageurs ont reconnu un théâtre ; le penchant de la colline se prête naturellement à la disposition— des gradins recouverts aujourd’hui de gazon et de petits arbustes. Le théâtre regarde la mer et l’île de Ténédos ; vous ne trouveriez point sur cette côte une plus heureuse situation. Deux massifs qui ont appartenu au proscenium et que j’étais étonné de trouver encore debout, avoisinent ce théâtre ; ils resteront là jusqu’au jour où les gens du pays auront besoin de pierres de construction. J’ai vu du coté de l’aqueduc, hors de la ville, des sarcophages et des couvercles répandus au pied des chênes qui peuvent indiquer la place ou fut la Nécropolis d’Alexandrie.

Sur le rivage de la mer, dans la direction de la cité, on trouve deux bassins comblés par le sable, et séparés l’un de l’autre par une jetée ; ces deux bassins, d’une médiocre étendue, formaient l’ancien port de la ville ; ce port ne devait guères recevoir que de petites galères, et les navires res-