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savoir se résigner. À défaut de conversation suivie qui aurait pu m’instruire des usages, je vous dirai tout simplement ce qui s’est passé sous mes yeux. Tandis que nous étions assis près de la mosquée, les Turcs venaient faire leur prière du soir. Les Musulmans qui interdisent aux chrétiens l’entrée de leurs mosquées et la lecture du Coran, souffrent volontiers qu’on assiste au spectacle de leurs dévotions. Nous les avons vus tout à notre aise faire leurs cérémonies, sous le portique de leur petit sanctuaire. C’est un tableau qui a fixé toute notre attention et qui intéressera peut-être votre curiosité. Chaque dévot, après l’ablution, se tenait debout, y arrangeait ses vétemens et composait son maintien comme un acteur qui va entrer en scène ou comme un orateur qui va parler à la tribune. Puis, élevant la main jusqu’au niveau de la tête, il portait son pouce dans la partie inférieure de l’oreille et prononçait quelques paroles qu’on appelle le tekbir. Après cette première cérémonie, le Musulman se plaçait les mains sur le ventre, la main droite sur la main gauche, et, dans cette posture, récitait quelques versets du Coran. La troisième position ou la troisième partie de cette pieuse scène, consiste à incliner la tête et le corps en appuyant la main sur les genoux. Ici une nouvelle oraison est prononcée. Quand les fidèles se relèvent, ils récitent encore le tekbir. Ils se prosternent ensuite de manière que leur nez, leur bouche et leur front