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que nous parcourons, ce sont les ruines dont la terre est semée qui nous annoncent le voisinage d’une grande ville ou plutôt de son emplacement. M. Poujoulat s’est détaché de la caravane, avec l’interprète Dimitri, pour aller visiter ce qui reste de cette nouvelle Troie presque aussi détruite que l’ancienne. La nouvelle Troie est plus connue des voyageurs et même des habitans du pays que la ville de Priam, d’abord parce qu’on l’a confondue longtemps avec la vieille Ilion, ensuite parce que les navires mouillent le long de cette côte, et que le rivage où fut la ville d’Alexandre leur offre tantôt un asile dans la tempête, tantôt un point de reconnaissance pour leur navigation. Nous avons continué notre route, ayant à notre gauche des collines qui nous séparaient des ruines de la nouvelle Troie. En avançant dans un vallon triste et sauvage, nous avons trouvé une rivière, près de laquelle sont des marais salés et des eaux thermales. Cette rivière, semblable au sombre Achéron, ne roule qu’une eau fangeuse, et ses bords n’offrent ni arbres, ni plantes, ni gazon ; on y voit pour toute verdure des joncs marécageux du milieu desquels sortent des sources jaunâtres qui annoncent la présence de quelque dépôt sulfureux ou de quelque feu souterrain. Sur le haut d’un coteau, nous avons aperçu un cimetière et quelques ruines sans nom. Un peu plus loin, nous avons retrouvé des bois, quelques jardins et des terres cultivées. Les chaînes