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Le lendemain, nous avons eu un réveil magnifique ; le soleil dorait les montagnes voisines nous étions sur un plateau couvert de chênes nains ; d’un côté, nos regards plongeaient dans une vallée remplie d’arbres à travers lesquels on découvrait la mer ; de l’autre, s’offrait à notre vue le village de Kiolafli qui avait été le sujet des querelles de la nuit. Notre premier mouvement a été d’aller visiter ce village bâti au penchant d’une colline, et qui présente l’aspect de trois hameaux séparés les uns des autres par des ravins. Avant d’arriver à Kiolafli, on trouve quelques jardins plantés de beaux orangers dans les clôtures de ces jardins, nous avons remarqué des fragmens de marbre et des pierres de taille ; d’énormes tambours de colonnes gissent dans l’enceinte au pied des arbres, et le grenadier laissé tomber sa fleur purpurine sur ces grands marbres d’une étincelante blancheur. Pour vous donner une idée de ces colonnes, il me suffira de vous dire qu’elles pourraient être comparées à celles du temple de Jupiter Olympien, que nous avons vues à Athènes ; seulement ces dernières ont pris une teinte jaune, et celles de Kiolafli ont conservé leur premier éclat. Au milieu de ces jardins s’élève un reste de mur antique semblable de loin à une colonne, et protégé par le nid d’une cigogne. Il est probable que tous ces débris ont appartenu à un temple. La plupart des maisons de Kiolafli sont construites avec des débris de co-