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cette montagne, et nous en avons retrouvé les restes qui consistent en un vaste amas de pierres de construction. Sur le revers oriental de ce mont, on remarque une tour en ruines et des traces d’un grand mur. Au milieu de ces débris, nous est apparu un vieux musulman brûlé par le soleil, coiffé de chiffons rouges, couvert de vêtemens noirs et en lambeaux ; il était appuyé sur un bâton et regardait la mer avec des yeux immobiles ; on eût pu le prendre d’abord pour un fantôme, gardien des ruines d’Erissus. Nous nous sommes approchés de lui et nous lui avons demandé ce qu’il faisait sur cette montagne ; il a répondu qu’il restait là par ordre de l’aga d’Erisso pour reconnaître les navires qui arrivent dans la rade. La cabane de ce noir gardien avait tout juste assez d’espace pour contenir un homme de cinq pieds et six pouces. Aucun voyageur n’avait reconnu avant nous les ruines d’Erisus ; si on faisait des fouilles dans cet emplacement, il est probable qu’on y trouverait des débris précieux et dignes, de fixer l’attention des savans. La baie d’Erisso est en partie comblée par les sables qu’y apportent les vents et la petite rivière de Calagra. Cette rivière se perd dans un étang couvert de roseaux, à quelque distance de la baie.