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convenu que chaque parti écrirait sa doctrine sur un papier, et que les deux papiers seraient déposés sur un brasier allumé. La doctrine épargnée par le feu devait être regardée comme la vérité. Or, il arriva que l’une et l’autre doctrine succombèrent dans le brasier ardent. L’épreuve du feu condamnait les disciples de Joseph et d’Arsène. Mais chacun des partis n’en persista pas moins dans ses opinions. C’est au milieu de ces querelles que l’empire grec achevait de tomber ; et c’est alors que commencèrent toutes les ruines qui couvrent aujourd’hui l’Orient. On connaît à peine maintenant l’emplacement d’Adramitti. Les géographes marquent au fond du golfe un village auquel ils donnent le nom de l’ancienne cité.

À l’orient du golfe et non loin des petites îles Mosconichi, on trouve une ville grecque, l’objet naguères de l’attention des voyageurs, et maintenant couverte de misérables ruines. Cidonie, appelée Aivali par les Turcs, Comptait plus de vingt mille habitans, parmi lesquels on voyait à peine quelques osmanlis. L’agriculture fécondait son territoire ; le commerce et la navigation enrichissaient la cité ; elle avait un collège célèbre dans l’Archipel et sur les côtes de l’Asie-Mineure. Toutes ces prospérités et la ville elle-même ont péri en 1821. L’apparition d’une flotte, armée par les Hellènes, donna le signal de la guerre et de la destruction. Au milieu des combats livrés entre lés Turcs et les Grecs,