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mités : les malades font dresser des tentes autour, de l’édifice. Des champs et des jardins bien cultivés, , des ruisseaux bordés de myrthes et de lauriers roses embellissent le voisinage des bains d’Agamemnon. À quelques lieues de là, au nord-ouest, se trouvent plusieurs villages et la petite ville de Vourla, bâtie en amphithéâtre sur une coIline. Plus loin, sont les ruines d’Érytrée, et l’emplacement de Clazomène, devenue une petite île, qu’on appelle l’île de Saint-Jean.

Dans une de nos courses, nous avons traversé la rade, et nous nous sommes avances jusqu’aux rives de l’Hermus. Ce fleuve, qu’un poète latin appelle Thurbidus Hermus, coule aujourd’hui fort paisiblement dans un lit plus large que profond. Dans la saison des pluies, il inonde souvent les campagnes qu’il traverse. On n’aperçoit sur ces rivages aucune abitation, aucune terre cultivée jusqu’à Menimen, l’ancienne Temnos. Le fleuve roule sans cesse des sables vers son embouchure, et plusieurs voyageurs ont pensé qu’il fermerait à la fin le détroit dans lequel il verse ses eaux, en face du château de Sangiak. Alors la rade de Smyrne cesserait d’étre ouverte aux vaisseaux et deviendrait un grand lac, sur lequel on ne verrait plus que des bateaux de pêcheurs ; Smyrne, qui a si souvent change de place, ne pourrait dans ce cas rester où elle est maintenant. Elle serait obligée, d’abandonner le penchant du mont Pagus, et de transporter son industrie