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que dans les rues et sur tes placer un air d’aisance et de propreté qu’il est rare de rencontrer dans les villages et les cités d’Orient. La population de Bournabat, qui est ordinairement de trois ou quatre mille habitans, est presque doublée depuis le mois de mars jusqu’au mois de novembre ; les mœurs de cette population n’offrent aucun caractère particulier ; ce sont les mœurs de Smyrne, c’est une portion de la caravane dont je vous parlais tout à l’heure, qui est venue camper à Bournabat.

En nous promenant dans les rues, nous avons été témoins d’une noce turque. Une femme, voilée et richement vêtue, était montée sur un cheval qu’on-nous dit être le, cheval de l’aga ; le palefrenier, ou l’écuyer de l’aga, conduisait le coursier par la bride ; cette femme était une jeune mariée qu’on menait ainsi à la maison de son futur. Celui-ci attendait l’épouse devant sa demeure ; en la voyant, il l’invite à descendre-chez lui, et la fiancée hésite d’abord. « Combien me donneras-tu, lui dit-elle, combien me donneras-tu de bœufs, d’acres de vignes, de plants d’olivier ? » Quand le futur a répondu à cette interpellation, la femme cède à sa prière ; il la prend à bras-le-corps et l’emporte dans un appartement qui lui est préparé ; il la dépose sur un divan en présence des femmes de la famille, et sort de la maison. Pendant ce temps, les femmes offrent des présens à la mariée et la couvrent