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son lit, et présente l’aspect d’un canal limpide ; les habitans de Smyrne y viennent pendant la chaleur de la journée goûter la fraîcheur des eaux et des ombrages ; on y prend des sorbets et des glaces ; des Turcs, étendus sur des coussins, fumaient tranquillement leur chibouc, suivant des yeux les oies et les canards qui nageaient sur la surface tranquille de l’onde. Une cabane ou un café est suspendu entre les branches d’un platane ; les femmes d’un harem, semblables à une troupe d’oiseaux se faisaient entendre à travers le feuillage ; des femmes juives étaient assises par groupes sur la rive. Après nous être arrêtés une heure dans ce vallon pittoresque, nous sommes montés au sommet du Pagus qui s’élève près de là, Vous avez pu voir dans quelques unes de nos provinces de France, le sommet d’une colline ou d’une montagne, couvert des ruines d’une forteresse, ou d’un château abandonné et détruit. Les ruines de la citadelle de Smyrne, couvrant la cime du mont Pagus, présentent à peu près le même spectacle. Une grande partie des murailles est debout ; nous avons trouvé dans l’enceinte les restes d’une citerne voûtée, et d’un édifice, qui a été tour à tour une chapelle et une mosquée. En entrant par la porte de l’ouest, on aperçoit à droite une figure colossale placée dans le mur ; les voyageurs ont cru y reconnaître l’image d’Apollon ou celle de la nymphe Smyrna. Elle à subi quelques dégradations ; on lui a brisé le nez