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pace dans une rue industrieuse qu’il n’en occupera un jour dans le champ des morts ; ce qui fait qu’il y a place pour tous. La ville a plusieurs bazars, renommés, tels que celui des étoffes, celui du riz, etc. Ce sont comme des rues ou de larges passages voûtés et garnis des deux cotés de boutiques et de bancs propres à l’étalage. L’affluence est toujours très-grande dans les bazars. Il faut vous parler aussi des khans, dont il est difficile de se faire une idée lorsqu’on ne les a pas vu. Un khan est un vaste bâtiment construit en pierres, où logent les caravanes, et qui servent d’entrepôt aux marchandises. Il y en a plusieurs à Smyrne.

Ces sortes d’édifices se trouvent dans presque toutes les cités de l’Orient : on en rencontre quelquefois dans les lieux déserts. Ils n’ont ordinairement que les quatre murailles. On y vit avec les provisions qu’on y apporte. Lorsque les voyageurs venus d’Europe, pénètrent dans l’Asie-Mineure, les khans deviennent leur seul asile pour se reposer de leurs fatigues. Dans tous les lieux où il n’existe point de khans, où la fortune ne vous fait point rencontrer le toit d’un café, cet Orient si hospitalier ne vous offre d’autres ressources que l’eau de ses fontaines, d’autre abri et d’autre toit, que le dôme de ses platanes et l’azur sont beau ciel. Nous en ferons bientôt l’épreuve ; vous recevrez quelquefois de nous des, lettres écrites dans le désert, à l’ombre d’un cyprès ou d’un sycomare. Mais