Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 1.djvu/203

Cette page n’a pas encore été corrigée

les flots lointains. Je n’ai point remarqué les terres que nous avons côtoyées pendant quelques heures, tant nous étions préoccupés de ce que nous venions de voir à Athènes. Quand les sommets du Parthénon ont disparu, un autre spectacle s’est présenté à nos yeux, et ce spectacle était comme une continuation de notre promenade de la veille sur les bords de l’Illissus ; je veux parler des ruines du temple de Minerve à Sunium. Plusieurs colonnes d’une blancheur éclatante apparaissent de loin aux voyageurs, et s’élèvent sur un promontoire auquel elles ont donné le nom de cap Colonne. Le temple de Minerve n’est plus, mais ses ruines sont restées là comme, un grand souvenir des anciens jours.

Nous sommes arrivés à midi en face du cap Sunium ; le canot du Loiret nous a conduits sur la rive. Un vent léger tempérait la chaleur du jour, la montagne, qui forme le promontoire, est couverte de thyms, de sauges et d’autres plantes odoriférantes. Quelques lentisques croissaient entre les rochers et les pierres. Parmi le fleurs qui ornent les avenues du temple de Minerve, j’étais charmé de voir une grande quantité d’immortelles. J’en ai composé une guirlande, et je l’ai déposée sur le marbre blanc du sanctuaire. Je ne sais pourquoi les ruines de Sunium m’ont plus ému que elles que nous avions vues a Athènes. C’est sans doute parce qu’on y est tout seul, qu’il n’y a point d’ha-