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Croisade. Toutes ces menaces, tous ces préparatifs restèrent sans effet ; et le malheureux fils de Gauthier de Brienne, après avoir consumé sa vie en efforts inutiles, alla mourir à la bataille de Poitiers. Sur son tombeau, on lui donnait encore le titre de duc d’Athènes.

J’avoue que, dans ce temps de décadence et de ruine, rien ne m’étonne plus que le langage fastueux des cercueils. Il me semble relire les vieux poètes qui ont décrit l’empire des morts, et qui nous représentent les pâles humains rêvant encore, sur les sombres rivages, des grandeurs évanouies, des couronnes brisées et des royaumes qui ne sont plus.

La domination des Catalans dura plus d’un siècle, et nous ne savons leur histoire que par les malheurs du pays soumis à leurs armes. Du sein des désordres et dès grandes calamités, sortit une nouvelle dynastie pour le duché d’Athènes ; la famine d’Acciaoli, issue de Florence, vint régner sus l’Attique au milieu d’un peuple désolé, en présence des Turcs et de tous les partis qui se disputaient cette terre malheureuse. On vit alors dans Athènes tous les genres de corruption qui signalent la décadence des états ; on peut dire que la Grèce finit comme elle avait commencé, par des barbaries et par des crimes, elle devait rester enfin aux plus barbares, et les Turcs s’en emparèrent, Mahomet II entra dans Athènes sept ans après la prise de Constantinople, il épargna comme Alaric les habi-