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À son retour à Ahènes, Othon de la Roche gouverna son duché avec sagesse. Devenu un des plus fidèles vassaux des princes de Morée, il ne cessa point de servir l’association des Francs, tantôt par ses conseils, tantôt par sa valeur. Sa dynastie n’alla qu’à la troisième génération, et le dernier de ses héritiers mâles eut pour successeur au duché d’Athènes Gauthier de Brienne, issu d’une illustre famille de Bourgogne. Maître du duché d’Athènes, Gauthier de Brienne eut d’abord à se défendre contre le despote d’Arta, le seigneur de Blaquie, et l’empereur, grec de Bysance, ce qui l’obligea d’implorer la bravoure des Catalans. Cette milice redoutable avait d’abord servi la cause de Frédéric d’Aragon, devenu roi de Sicile. Pour connaître ces héros du brigandage, il faut lire dans Muntaner les motifs qui engagèrent leur chef Roger à les entraîner dans les contrées lointaines de l’Orient. « Les Catalans, disait-il, sont comme les autres hommes, nul ne peut vivre sans boire ni manger ; ils n’auront rien du roi qu’ils auront servi, et feront le carême par force : à la fin, ils ravageront le pays, et mourront tous isolés. Il faut donc, puisque que j’ai servi Frédéric de Sicile, qui m’a comblé d’honneurs, que je tâche de le débarrasser des ces hommes à son honneur et à l’avantage de tous tant qu’ils sont » Lorsque Gauthier de Brienne appela les Catalans à son secours, ils venaient de ravager l’empire grec qu’ils avaient été appelés à défendre. Avec de pareils