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Au commencement du douzième siècle, on ne parlait plus d’Athènes en Europe ; ce fut la cinquième Croisade qui la fit paraître de nouveau sur le théâtre des événemens. L’empire grec étant tombé aux mains des Croisés, Athènes devint le partage d’un gentilhomme bourguignon, Othon de la Roche, qui avait suivi le marquis de Montferrat dans la conquête de la Grèce. Othon de la Roche, qui prenait le titre de Mégaskir, ayant refusé de reconnaître la souveraineté du prince de Morée, dont il était le vassal, eut d’abord une guerre à soutenir contre Guillaume de Villardouin. Je ne parlerai point de cette guerre dans laquelle Othon de la Roche fut vaincu et obligé de se soumettre. Je ne puis toutefois oublier ici une des singularités de l’histoire d’Athènes, qu’on n’a point connue jusqu’à nous. Comme le prince Guillaume avait renvoyé le Mégaskir par-devant le roi de France pour la peine encourue par ses félonies, celui ci traversa la mer et se rendit à Paris. Lorsqu’il se fut présenté devant le roi, le monarque se fit lire la lettre de Morée, et rassembla tous les grands qui se trouvaient dans la capitale. On examina gravement la conduite du Mégaskir ; on délibéra sur la peine qu’il avait encourue, puis un des barons se leva et lut à haute voix le jugement rendu par l’assemblée. Cette sentence des barons condamnait le Seigneur d’Athènes à jurer foi et hommage au prince de Morée, mais en considéra-