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que les campagnes dé, l’Attique retrouveront leur parure naturelle, et qu’alors l’Illissus et le Céphise, protégés par la législation, porteront jusqu’à la mer le tribut de leurs ondes. Il sera plus facile de rendre aux fleuves et même aux sources des fontaines leur ancienne gloire, que de relever la majesté des temples.

On nous a montré, à quelque distance de l’emplacement du temple de Cérès, les lieux où s’élevaient les autels de Diane, de Proserpine, de Mercure : les antiquaires ont remarqué que cette partie des rives de l’Illissus renfermait un grand nombre de temples : c’était le quartier sacré de la vieille Athènes, le quartier habité par les dieux. Au temps même de l’antiquité, la population de la ville s’était retirée de l’autre côté de la citadelle, aussi ne reste-t-il plus sur les bords de l’Illissus que les vestiges à moitié effacés des monumens consacrés aux divinités, et nulle trace des habitations de l’homme ; on n’y voit point, comme dans les quartiers situés au nord-ouest du Parthénon, un amas de décombres, qui appartiennent à un âge récent, mêlés aux ruines de la ville ancienne. D’un côté c’est une solitude pleine de vénérables souvenirs ; de l’autre, c’est encore l’antiquité avec ses vieilles traditions, mais confondue avec ce qui reste de la ville telle qu’elle était hier, avec les débris des cabanes et des maisons où l’incendie est à peine éteint. Les Turcs, les révolutions, la guerre, ont