Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 1.djvu/161

Cette page n’a pas encore été corrigée

chaleur du climat de l’Attique, il nous a dit que dans son pays, les habitans étaient enfermés par la neige pendant huit mois de l’année. Je lui ai fait demander, par notre interprète, s’il connaissait l’histoire de Saiadin, l’ancienne gloire de la nation des Kurdes ; il n’en avait pas entendu parler ; d’après cela, je me suis bien gardé, de l’interroger sur un certain Anacharsis, venu du septentrion de l’Asie pour visiter la Grèce antique. Toutefois, je lui ai demandé s’il connaissait le pays où nous étions, et je n’ai pas été surpris qu’il m’ait répondu négativement. Il faut dire néanmoins que le disdar d’Athènes est un assez bon homme au fond ; il avai autour de lui des Grecs, des Turcs et des Francs ; il parlait à tous avec la même bienveillance ; je lui ai demandé son opinion sur les réformes du sultan Mamhoud ; il m’a paru les approuver, mais seulement pour les jeunes gens, car les hommes murs ne peuvent changer leurs habitudes. Notre conversation a été interrompue par plusieurs visites. Tantôt c’était le cadi ou le vaivode d’Athènes, tantôt l’iman du Parthenon qui venaient demander au disdar si les Giaours allaient bientôt les chasser de l’Attique. Enfin notre dîner était servi ; on nous a conduits dans une partie de la galerie où des planches avaient été disposées pour nous tenir lieu de sièges et de table. Notre hôte s’est assis avec nous ; il a fait honneur au dîner par un fort bon appétit ; nous lui avons offert du vin qu’il n’a point