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l’Atalante a reconnu le signal et nous a répondu. C’est alors que nous avons jeté l’ancre non loin du lieu où se livrai la bataille de Salamine, et près du promontoire où se voit encore le tombeau de Thémistocle.

Nous avons su depuis que ces signaux, plusieurs fois répétés, avaient été remarqués par les Turcs, qui ne savaient à quoi les attribuer ; ils ont passé toute la nuit dans l’agitation et dans les alarmes ; trois cents Albanais sont venus jusqu’au Pirée, et ont parcouru le rivage, craignant une surprise de la part des Grecs ou de la part des Francs.

Pour nous, nous ne songions qu’au bonheur de voir Athènes le lendemain matin. Tous les plans de la ville de Thésée avaient été étalés sur nos tables, les descriptions d’Athènes étaient de nouveau consultées ; il fallait, connaitre, étudier d’avance toutes les merveilles que nous allions visiter. Nous avions vu l’Acropolis aux derniers rayons du jour ; l’aurore nous a trouvés tous sur le pont, les regards tournés du côté du Parthenon, du mont Anchesme, nous adressant mutuellement des questions et nous demandant le nom des lieux qu’on pouvait découvrir.

À cinq-heures du matin, nous étions dans la chaloupe du commandant, et nous entrions dans le Pirée ; le Pirée est la première ruine de l’Attique qu’on rencontre en arrivant. Ce port, aussi renommé que ceux de Tur et de Sidon, , et qui avait con-