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Comme il n’y avait plus que des autorités passagères et que chaque jour en amenait une nouvelle, l’obéissance se perdit ceux qui arrivaient en Morée, ne cherchaient qu’à s’enrichir des dépouilles du pays ; le Péloponnèse se trouva ainsi ruiné de fond en comble : l’agriculture fut négligée, et l’industrie des villes grecques passa en Italie. Cependant les provinces d’Orient, et surtout la province d’Achaïe ou de Morée, étaient toujours données en dot à de grandes princesses. On vendait, on achetait les baronies de la Grèce et des îles ; on plaidait devant les tribunaux d’Europe pour la possession de Sparte, de Thèbes ou d’Argos ; on se disputait devant le conseil des rois et devant celui du pape, des châteaux bâtis sur les rives de l’Eurotas et de l’Alphée.

L’histoire de ces temps au moins pour ce qui, regarde l’Orient, est tout entière dans les actes, passés par-devant notaire, dans des testamens, des contrats et des donations entre-vifs, des procédures, des mémoires de jurisconsultes, des pièces de comptabilité. On retrouve aussi cette histoire dans des arbres généalogiques, et, ce qui était plus conforme à l’état des choses, dans des inscriptions funèbres. Des titres qu’on n’avait pu faire valoir pendant sa vie, on les étalait sur un tombeau. Je pourrais vous citer plusieurs épitaphes de princes on de princesses, décédés, obscurément en France ou en Italie, et qui prirent, sur