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çon, à Michel Paléologue qui venait de rentrer dans sa capitale, non pas la Morée, mais les places du vieux Magne, et les villes de Misitrha et de Mononbasie ; le traité fut revêtu du sceau des parties contractantes, et, de part et d’autre, on fit les sermens les plus solennels. Lorsqu’on reçut dans la Morée la nouvelle de ce traité, la tristesse y fut générale parmi les Francs et même parmi les Grecs, car on allait perdre les meilleures forteresses du pays, Toutes les nobles dames de la principauté de Morée s’étaient assemblées à Nicly ou Ériclée pour y délibérer sur ce qu’il y avait à faire en l’absence des chevaliers et des barons prisonniers à Constantinople ; les nobles dames accueillirent froidement le seigneur de Caritena, envoyé par Guillaume pour l’exécution du traité qui venait d’être conclu ; aucune d’elles ne se réjouit de revoir son époux aux conditions qu’on avait imposées. Le duc d’Athènes, qui se trouva dans l’assemblée, exprima hautement son mécontentement et ses craintes. Il s’offrait de mettre son pays en gage pour la rançon du prince, ou de prendre sa place dans les fers, plutôt que de lui voir céder les boulevards de la Morée. On devait déplorer la captivité de Guillaume, mais sa liberté achetée de la sorte mettait en péril la liberté de tout le peuple. Le brave duc ne craignit pas, dans son discours, de citer l’exemple du Christ qui avait consenti à la mort pour délivrer le genre humain. « La su-