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nerets. Oh ne doit point s’étonner d’après cela que les uns soient restés en Morée, et que les autres n’aspirent qu’à en sortir.

Les nouveaux conquérans de la Morée n’avaient qu’un petit nombre de guerriers ; dans la Bataille livrée près de Mégare, ils ne comptaient que sept cents combattans ; les prodiges de la bravoure ne pouvaient suppléer au nombre, et ce ne fut qu’auprès de longs efforts que le pays tout entier reconnut leur domination. Geoffroi de Villardouin et l’aîné de ses fils, surnommé Calamatis parce qu’il était né à Calamata, moururent sans avoir pu réunir à leur principauté les villes les plus considérables et les mieux fortifiées du Péloponnèse, et surtout le pays du Magne, défendu par ses montagnes et par le caractère de ses habitans. Les villes de Corinthe, de Mononbasie, d’Arcadia, d’Argos, de Naupli, qu’on avait attaquées plusieurs fois, ou qu’on avait prises sans pouvoir les conserver, tombèrent enfin et restèrent au pouvoir de Guillaume second fils de Geoffroi ; dès lors, toute la Morée reconnue les lois des Francs ; la colonie devint formidable à ses voisins qui recherchèrent son alliance et son appui.

Le duché d’Athènes, conquis par Othon de la Roche, la seigneurié de Thèbes, gouvernée par des gentilshommes picards ; les baronies de Négrepont que possédaient quelques nobles de Véronne, reconnaissaient la suzeraineté des princes