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rien vous dire de particulier, sur ce congrès du Péloponèse, aucun journaliste n’a été la pour recueillir les discours nombreux qui ont été prononcés dans cette chambre des députes grecs, et l’écho de la montagne eût pu seule me redire leurs paroles.

En face du théâtre, on voit les restes d’une église bâtie en briques, que les Argiens appellent le palais d’Agamemnon. Le docteur Clarke donne à cet édifice une antiquité qu’il ne paraît, point avoir ; il est possible que cette construction occupe la place de quelque ancien monument, mais elle n’a jamais été qu’une église grecque. Le même voyageur croit avoir trouvée au-dessus du théâtre, le hiéron ou temple de Vénus, à l’endroit où se voit aujourd’hui une petite chapelle. Je laisse à des voyageurs plus savans que moi le soin d’examiner si c’est bien là que s’élevait le temple de Vénus ; je me bornerai à vous rappeler qu’il y avait autrefois dans ce sanctuaire une statue de Télésilla, cette fille d’Argos qui, au jour du péril, quitta lalyre pour s’armer du glaive, et sauva sa patrie menacée par les Lacédémoniens. Parmi les monumens qu’on rencontre sur la montagne, il en est un surtout qui peut exciter la curiosité ; c’est un sanctuaire d’oracle taillé dans le roc, qui révèle par ses sinuosités et ses voies souterraines, tout ce qu’il y avait d’adresse et d’artifice dans la manière dont les prêtres du paganisme faisaient parler le destin. Pour, achever ce que j’ai à vous dire des antiquités